Régulation

Histoire d’une notion. La mise en œuvre du plan de paix au Proche-Orient pourrait-elle influencer les ambitions territoriales de Benyamin Nétanyahou ? Lors d’un entretien le 12 août sur la chaîne israélienne i24News, le Premier ministre israélien a exprimé son engagement envers une « mission historique et spirituelle » et son adhésion à la notion de Grand Israël (Eretz Israel Hashlema en hébreu), suscitant des réactions dans les pays arabes.

Le concept de “Grand Israël” est polysémique et sujet à diverses interprétations. Il présente une difficulté linguistique, comme l’explique le journaliste Marius Schattner, spécialiste de la droite israélienne. En hébreu, l’expression signifie littéralement “la terre d’Israël dans sa complétude”, et non “Grand Israël”. Pourtant, en anglais, la traduction « Greater Israel » (Israël plus grand) suggère une connotation différente.

Quant à l’origine de cette notion, elle ne provient pas directement de la Bible, selon Thomas Römer, professeur au Collège de France. Le texte sacré mentionne Eretz Israel, mais pas la notion de complétude. En effet, la Bible propose plusieurs descriptions du territoire d’Israël, allant de récits minimalistes, de Dan au nord à Beersheba dans le Néguev, à des récits maximalistes, des frontières allant du Nil à l’Euphrate.